Un investissement de 15 millions d'euros pour préserver les ressources en eau douce au barrage d'Arzal

Un investissement de 15 millions d'euros pour préserver les ressources en eau douce au barrage d'Arzal

Le barrage d'Arzal, situé sur la Vilaine dans le Morbihan à proximité de l'océan Atlantique, fait l'objet d'importants travaux d'aménagement visant à résoudre un problème récurrent : l'infiltration d'eau salée dans la réserve d'eau douce lors du passage des bateaux.

Article publié le : 6 octobre 2025

Thématique : Infos

Un enjeu crucial pour l'approvisionnement en eau potable

Le fonctionnement actuel de l'écluse pose un défi majeur, particulièrement durant la période estivale. Lors du passage des embarcations venant de la mer, l'eau salée pénètre dans le bassin d'eau douce, compromettant la production d'eau potable dans la région.

Pour remédier à cette situation, un projet d'envergure estimé à 15 millions d'euros a été lancé. Ces aménagements permettront de réaliser des économies d'eau considérables, comme l'indique le rapport technique : "C'est 15 millions d'euros de travaux qui vont permettre tout simplement d'économiser 300 000 à 400 000 m3 d'eau l'été par jour, soit 9 millions de m3 sur la période estivale."

Une solution technique innovante

Le dispositif repose sur l'installation d'une nouvelle porte d'écluse et d'une station de pompage exploitant le principe de la gravité. Le système tire parti d'une propriété physique fondamentale : "L'eau salée est plus lourde que l'eau douce et va descendre naturellement au fond de l'écluse."

Le fonctionnement du nouveau mécanisme est précisément décrit : "la station de pompage va pomper les eaux salées en fond d'écluse et les renvoyer en estuaire. Et pendant que les eaux salées sont renvoyées en estuaire, elles seront remplacées par de l'eau douce entrant par la nouvelle porte."

Cette solution ingénieuse permet de maintenir la séparation entre les deux types d'eau : "Et une fois que le remplacement de l'eau salée par de l'eau douce est terminé, à ce moment-là, on peut ouvrir la porte, faire rentrer les bateaux, et ce n'est plus de l'eau salée qui rentre en vilaine lors de l'éclusage, c'est bien de l'eau douce."

Des bénéfices à long terme

À l'achèvement des travaux prévu pour 2027, les quelque 16 000 embarcations qui franchissent annuellement le barrage d'Arzal pourront naviguer sans restrictions. Plus important encore, cette innovation garantira la pérennité de l'approvisionnement en eau potable pour la région, puisque le bassin d'eau douce continuera d'alimenter la plus importante usine de production d'eau potable de Bretagne, située à proximité immédiate.

Ce projet représente un exemple significatif d'adaptation des infrastructures hydrauliques face aux défis de la gestion durable des ressources en eau, particulièrement dans un contexte de sécheresses récurrentes.

Article rédigé par

Philippe Berthou

Journaliste

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