Un accompagnement sur mesure
Laurence est arrivée à la Maison Jaïa en juillet dernier. Atteinte d’un cancer du sein, elle s’est retrouvée seule et déstabilisée à la suite de son parcours médicalisé. “L’après-traitement est une période étrange et assez troublante. Je n’imaginais pas que c’était finalement une période de convalescence.” Les professionnels présents lui proposent, dans un premier temps, un parcours dit “socle” : quatre entretiens destinés à établir ses attentes et ses besoins.“On va vraiment essayer d’aller chercher quelle a été leur démarche, pourquoi elles souhaitent suivre un parcours, pourquoi elles sentent qu’elles ont besoin d’une main tendue dans l’après-cancer”, confie Adeline Champs, infirmière coordinatrice.
Sexologue, hypnothérapeute, nutritionniste… le parcours est entièrement sur mesure, afin d’aborder les difficultés propres à chaque bénéficiaire, même les plus intimes. “C’est quelque chose qu’on oublie souvent, parce qu’on se met un peu en mode guerrier pour lutter contre la maladie, et c’est nécessaire. Mais après, il faut pouvoir quitter ce mode-là, pour retrouver l’accès au plaisir, à la sensualité“, témoigne Valérie Thomas, sexologue à la Maison Jaïa.
Une initiative née d’une expérience personnelle
À la tête de ce projet, Florence Lévêque. Après avoir elle-même été touchée par un cancer, elle a nourri cette idée pendant deux ans avant que la Maison Jaïa voie le jour, en avril dernier.
“L’après-cancer est une phase du parcours qui est encore assez peu connue aujourd’hui. On peut se sentir seule, abandonnée, isolée, alors que les effets secondaires des traitements et de la maladie peuvent perdurer longtemps. À ce moment-là, il y a ce besoin, cette nécessité parfois d’être accompagnée, soutenue.”
À ce jour, 54 patientes ont bénéficié des services de la Maison Jaïa, et une dizaine d’entre elles ont déjà terminé leur parcours, des femmes qui se sont à la fois retrouvées et réinventées.
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