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Démission de Sébastien Lecornu et réactions politiques : entretien avec le sénateur Daniel Salmon
La démission du gouvernement Lecornu
Le sénateur écologiste Daniel Salmon a réagi à la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, annoncée ce lundi matin et acceptée par le président de la République. Selon le sénateur, cette décision était prévisible face à l'impasse politique : "On voyait bien qu'on était clairement dans une impasse avec des partis, avec M. Retailleau qui avait pris place dans ce gouvernement, mais qui disait tout de suite qu'en fin de compte, il fallait réinterroger la place des LR dans le gouvernement."
Daniel Salmon a qualifié la composition du gouvernement Lecornu de "provocation" puisqu'il s'agissait selon lui d'une simple reconduction des ministres précédents malgré la censure du gouvernement Barnier : "On prenait les mêmes et on recommençait." Il a particulièrement critiqué le retour de certains ministres comme Bruno Le Maire, qu'il accuse d'avoir contribué à l'augmentation de "1000 milliards sur la dette française".
Les perspectives politiques après la démission
Face à cette nouvelle situation politique, le sénateur écologiste estime que le président de la République devrait "enfin prendre acte que le groupe qui était arrivé en tête dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, c'était le NFP." Il considère que la nomination d'un Premier ministre de gauche serait "la dernière carte qu'il a à jouer avant la dissolution".
Daniel Salmon reconnaît toutefois la complexité de la situation politique actuelle, avec "trois tiers" à l'Assemblée nationale représentant "trois programmes très différents". Il souligne la difficulté pour les députés de faire des compromis sans trahir leurs engagements électoraux : "Les députés ont été élus sur un programme. Ils ne peuvent pas faire non plus des compromissions et aller complètement à l'encontre de ceux pourquoi ils ont été élus."
La situation à Gaza et la flotte de solidarité
Le sénateur a également évoqué son soutien à la flotte de solidarité pour Gaza, dont fait partie Marie Messmer, récemment arrêtée puis libérée. Il qualifie la situation à Gaza de "génocide" et défend l'importance symbolique de cette initiative : "Cette flotte était quelque chose d'important, de symbolique avant tout, mais de montrer qu'il n'y a pas un oubli de l'autre côté de la Méditerranée, de ce qui se passe à Gaza."
Il a exprimé son inquiétude concernant Melissa Camara, eurodéputée écologiste, "aujourd'hui prisonnière en Israël", et a appelé à la protection des ressortissants français ainsi qu'à un cessez-le-feu et à "cette solution à deux états".
Politique environnementale et crise climatique
Concernant la politique environnementale, Daniel Salmon a critiqué les récentes décisions gouvernementales, notamment concernant "Ma Prime Rénov'" qu'il juge édulcorée. Il dénonce une politique "complètement illisible" : "On casse tout sur les renouvelables, on casse tout sur ma prime Renov. Ce sont des milliers, des dizaines de milliers d'emplois qui sont en danger."
Le sénateur a également partagé ses observations sur la situation climatique au Maroc, où il s'est récemment rendu, évoquant "sept années consécutives de sécheresse avec moins de 300 millimètres de pluie par an", entraînant une agriculture "complètement sinistrée". Il a conclu en appelant à "lutter sans relâche contre le réchauffement climatique", avertissant que "ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée sera pour nous dans quelques années."